Traduction anglaise : Storm water
Eau de ruissellement résultant des précipitations atmosphérique et introduite dans le système d’assainissement.
Cette définition simple recouvre en réalité un concept extrêmement complexe et finalement l’eau pluviale est une matière que l’on ne rencontre que rarement, voire traduit un concept relativement théorique. Le résultat est que, dans la plupart des cas, on appelle eau pluviale une eau qui ne répond pas entièrement à la définition précédente. Ceci explique pourquoi les discours sur la pollution de l’eau pluviale sont aussi variés.
Il y a d’abord l’eau de pluie qui provient de l’atmosphère et qui, lorsqu’elle atteint le sol, s’est chargée en polluants au contact des aérosols ou parce que les gouttes de pluie ont dissous des molécules gazeuses. Seule une partie de cette eau de pluie va devenir une eau pluviale au sens de la définition précédente. Il s’agit de la partie qui va ruisseler sur le sol et que l’on appelle eau de ruissellement. Les eaux de ruissellement vont se charger en nouveaux polluants au fur et à mesure qu’elles vont lessiver et éroder le sol. La charge en polluants des eaux de ruissellement sera donc différente de celle de l’eau de pluie.
Dans un système classique d’assainissement par réseau, l’eau de ruissellement va assez rapidement être collectée, d’abord par un réseau de surface de fossés et de caniveaux, puis dans un réseau souterrain de conduites. C’est à ce moment qu’elle va devenir eau pluviale au sens strict. Elle se sera donc au préalable contaminée par les dépôts accumulés dans ces ouvrages pendant la période sèche précédente. Sa qualité se sera donc encore dégradée par rapport à celle des eaux de ruissellement et va continuer à évoluer au fur et à mesure qu’elle va progresser dans le réseau. De plus, il existe très peu de réseaux séparatifs pluviaux stricts. Dans la plupart des cas, cette eau va donc très vite se mélanger avec des eaux usées et passer du statut d’eau pluviale à celui d’eau unitaire ou d’eau résiduaire.
Ce statut précaire est encore aggravé par deux facteurs :
· Une partie de l’eau de pluie qui s’infiltre dans le sol des villes et qui n’a donc jamais été eau de ruissellement va quand même finir par rejoindre le système d’assainissement ; il s’agit des eaux parasites d’infiltration, dont la qualité pourra être meilleure que celle de l’eau de pluie elle-même du fait du rôle de filtre que joue le sol. Ces eaux parasites d’infiltration se distinguent théoriquement des eaux pluviales par le fait qu’elles mettent beaucoup plus de temps à rejoindre le système d’assainissement. En pratique, les deux composantes ne sont pas toujours aussi faciles à séparer.
· Les systèmes modernes de gestion des eaux pluviales privilégient la gestion locale de l’eau de pluie. Il devient donc de plus en plus difficile de faire la différence entre l’eau qui s’infiltre dans un ouvrage d’assainissement comme une noue et celle qui s’infiltre « naturellement » dans la pelouse juste à côté de la noue.
L’utilisation de la terminologie d’eaux pluviales nécessite donc beaucoup de précaution, en particulier lorsque l’on parle de leur pollution.