Contexte

La contamination des eaux pluviales urbaines est avérée depuis plusieurs années.
On sait par exemple que les métaux, les hydrocarbures aromatiques polycycliques - HAP, les pesticides et les toxinogènes sont véhiculés sous forme majoritairement particulaire dans les eaux pluviales urbaines.
L’apparition de plusieurs contraintes règlementaires (en particulier : la directive européenne cadre sur l’eau – DCE) et la perception des risques écotoxicologiques associés aux contaminants présents dans ces eaux poussent plusieurs collectivités à mettre en place les stratégies de gestion des eaux pluviales, en particulier le développement de techniques dites alternatives. L’une de ces techniques, largement répandue, consiste à stocker l’eau de pluie pendant un certain temps afin de permettre une dépollution de ces eaux par décantation. Ces ouvrages sont appelés bassins de retenue-décantation des eaux pluviales.

Les dépôts ainsi constitués représentent des zones de contamination importante. Ces ouvrages sont des écosystèmes à part entière avec un habitat faunique très riche, une diversité d’espèces végétales et un risque très élevé de contamination des milieux aquatiques superficiels ou souterrains vers lesquels les eaux transitant par ces systèmes sont rejetées. Ces ouvrages peuvent également participer de l’aménagement des espaces publics urbains quand ils sont paysagés. Sous cette forme, ils appellent les pratiques sociales habituelles aux jardins publics, aux « espaces verts », aux « objets de nature ». Ces pratiques peuvent accidentellement ou assidûment exposer les publics aux différents contaminants dont ces ouvrages sont chargés. En outre, ces ouvrages nécessitent un entretien et une gestion particulière, impliquant des expositions des techniciens lors d’opérations de maintenance et d’entretien tels que les curages.
Il est donc indispensable de caractériser de façon fine les contaminants chimiques et biologiques présents dans le dépôt et d’évaluer les risques de contamination et de dégradation environnementale associés à ces zones.

Nous avons suivi depuis 1999 au sein de l’OTHU -Observatoire de Terrain en Hydrologie Urbaine, le bassin de retenue-décantation sec et à ciel ouvert Django Reinhardt situé à Chassieu (Est lyonnais) et destiné à dépolluer les eaux pluviales produites sur un bassin versant industriel de 185 ha avant de les restituer vers un bassin d’infiltration.
Les premiers tests de caractérisation microbiologique des sédiments de ce bassin ont permis d’observer une relation entre la répartition des HAP et les indicateurs microbiologiques prédictifs d’une contamination par des micro-organismes pathogènes i. e. Escherichia coli (EC) et les entérocoques intestinaux (EI).