KIT 3 - Pour comprendre et prévenir l'antibiorésistance


Ce kit est à destination du grand public dans le cadre professionnel et/ou domestique

Il vise à impliquer chacun de nous autour de la problématique de l'antibiorésistance :

  • favoriser l’appropriation de cette problématique de santé publique
  • comprendre l'antibiorésistance : causes et effets sur l'environnement et notre santé
  • sensibiliser sur les changements de comportements : au travail et à la maison

2 vidéos :

1- Antibiorésistance : de quelle résistance parle-t-on ?
Aujourd'hui, les recherches nous permettent de suivre la propagation des gènes d'antibiorésistance dans l'eau et dans l'environnement. La question qui se pose est : quel est le risque lié à cette propagation dans l’environnement ?
La solution la plus simple - et la moins coûteuse - est de réserver l’utilisation des antibiotiques à la lutte contre les maladies d’origine bactérienne.

2- Détergents, désinfectants, et si on faisait autrement ?
Nettoyer et désinfecter, ce n'est pas la même chose : l'utilisation des désinfectants est généralement inutile pour le nettoyage des surfaces et contribue au développement de l'antibiorésistance.
L'utilisation de produits chimiques peut largement être remplacée par des produits plus naturels, de l'huile de coude, de la patience ou la chaleur.


Le kit 3 est constitué :

- de 2 vidéos : « Antibiorésistance : de quelle résistance parle-t-on ? » 2’13, « Détergents et désinfectants, et si on faisait autrement ?» 2’41.
- de ressources documentaires complémentaires et de sites internet faisant référence.


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Les vidéos dessinées

 


1 - Antibiorésistance : de quelle résistance parle-t-on ?

L'antibiorésistance est reconnue comme un problème majeur en termes de santé humaine et animale au niveau international.

Des bactéries, il y en a partout, notamment dans notre corps, et elles sont majoritairement très utiles.
Soumises à des pressions, elles peuvent subir des changements qui sont la plupart du temps sans conséquence pour l’être humain. Mais de temps en temps, ces changements donnent à certaines bactéries un avantage pour leur survie : face à un antibiotique donné, elles peuvent devenir résistantes.

Cette résistance pourra se transmettre à leur descendance, mais aussi à d'autres bactéries proches dans leur milieu. Par ailleurs, l’utilisation des antibiotiques, en éliminant les bactéries sensibles à leur action, réduit la concurrence et peut favoriser le développement de bactéries résistantes.
Aujourd'hui, les recherches nous permettent de suivre la propagation des gènes d'antibiorésistance dans l'eau et dans l'environnement, et on en trouve !

La question qui se pose est : quel est le risque lié à cette propagation dans l’environnement ?
Une chose est certaine : la résistance aux antibiotiques est une des causes de l'augmentation des dépenses médicales ainsi que des durées d’hospitalisation. Les experts estiment que d’ici 2050, si rien n’est fait, elle pourrait causer 10 millions de décès chaque année. Or, en utilisant les antibiotiques à mauvais escient, nous contribuons à augmenter le nombre de bactéries résistantes, et à les disséminer dans l’environnement.

La solution la plus simple - et la moins coûteuse - c’est de réserver l’utilisation des antibiotiques à la lutte contre les maladies d’origine bactérienne, pour lesquelles il n’y a pas d’alternatives, en respectant strictement les doses prescrites.

Comme chacun sait, quand on est malade, les antibiotiques ce n'est pas automatique !

Des efforts importants ont été faits dans la santé animale, tandis que la consommation d’antibiotique chez les humains reste trop importante. Il faut faire mieux !

Pour préserver notre santé et celle des générations futures, nous avons une responsabilité individuelle et collective. Santé humaine, santé animale et bon état de l’environnement sont intimement liés : nous n’avons qu’une seule santé !


 


2 - Détergents, désinfectants, et si on faisait autrement ?

L'utilisation de détergents et de désinfectants contribuent au développement de bactéries résistantes

Un détergent, c’est un composé chimique qui est capable d'éliminer les graisses et d’enlever les salissures. Un désinfectant, c’est un produit qui permet de détruire les bactéries, les virus et les champignons. On confond souvent nettoyer et désinfecter.

Pour se protéger des infections, à la maison, dans les lieux publics, à l’hôpital, on utilise ces produits tout azimut. Ils ne sont pas toujours indispensables et sont souvent inefficaces en dehors de situations exceptionnelles comme les épidémies. D’autant que ces pratiques contribuent au développement de bactéries résistantes aux antibiotiques, aux antiseptiques et aux désinfectants.

Voici 4 bons arguments pour réduire l'utilisation de ces produits :

1 - Ces substances ont un inconvénient majeur : elles peuvent provoquer chez leurs utilisateurs des maladies comme l’asthme, la conjonctivite, des dermatites, etc.

2-Les produits chimiques, rejetés après utilisation dans les eaux usées, sont largement dilués. Ces faibles concentrations, à l'inverse de l'objectif initial, contribuent à la sélection de bactéries résistantes aux désinfectants, mais aussi résistantes aux antibiotiques, car les bactéries réagissent de la même façon aux agressions de toute nature. Ces bactéries peuvent contaminer des animaux ou des humains, qui peuvent à leur tour les disséminer. C’est aussi de cette façon que se propage l’antibiorésistance.

3-L'utilisation de désinfectant pour le nettoyage des sols, de la vaisselle ou encore du linge, ne fait que retarder au mieux de quelques heures le retour à la situation initiale en terme de bactéries et virus. L’effet d’un désinfectant est donc temporaire.

4- Il y a en tout et pour tout quatre facteurs qui peuvent intervenir dans les actions de nettoyage : l’action chimique, l’action mécanique, la chaleur et le temps d’action. On peut tout à fait bien nettoyer en réduisant l'utilisation de produits chimiques et en compensant par un ou plusieurs des trois autres facteurs. Il est aussi possible d’utiliser des produits plus écologiques qui ne sélectionnent pas les bactéries résistantes.

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Les ressources

Antibiorésistance

Diffusion de la résistance aux antibiotiques dans l'eau, EAWAG, 2015.
L’Institut Fédéral Suisse des Sciences et Technologies de l’Eau (EAWAG) travaille sur les concepts et technologies permettant de gérer durablement les ressources et milieux aquatiques. Cette fiche rassemble des informations sur la propagation des facteurs de résistance aux antibiotiques dans l'environnement, et en particulier sur/dans les milieux aquatiques.

Le dossier THEMA "Antibiorésistance et environnement" du Commissariat général au développement durable (février 2017) : il fait le point sur le phénomène d'antibiorésistance à l'échelle mondiale, sur la contamination des milieux par les antibiotiques et gènes de résistance et sur les solutions pour lutter contre cette contamination.

Antibiorésistance en santé animale et dans l’environnement, dossier du participant, rencontres scientifiques de l’ANSES, ANSES, 15 novembre 2017.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) participe aux actions pour lutter contre l’antibiorésistance par de multiples activités, dont la surveillance des niveaux de résistance des bactéries animales, la recherche ou encore la coordination du programme conjoint européen «One Health » (une seule santé). Ce dernier doit permettre des avancées dans les domaines des zoonoses alimentaires (maladie infectieuse transmissible de façon naturelle entre un animal vertébré et l’homme), de la résistance aux antibiotiques et des risques émergents. L’ANSES organise chaque année une journée sur l’antibiorésistance en santé animale et dans l’environnement, pour laquelle ce dossier du participant a été préparé.  



> Pour les élèves et enseignants



E-bug
est un outil créé à l’initiative de l’Union européenne dans l’objectif de préserver l’efficacité des antibiotiques. Ressource éducative gratuite et ludique, elle est destinée aux enseignants et élèves des écoles, collèges et lycées. Elle traite des micro-organismes, de leur transmission, de la prévention ainsi que du traitement des infections. E-bug résulte de l'implication de 18 pays européens et de nombreux partenaires français, tant au niveau de l'Education que de la Santé Publique ; y sont proposés des plans de cours, animations, cartes débats, interviews avec experts… en cohérence avec les programme scolaires.



> Pour en savoir plus


JOURNÉE EUROPÉENNE D’INFORMATION SUR LES ANTIBIOTIQUES
Le site du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) propose, dans le cadre de la journée européenne d’information sur les antibiotiques, un ensemble de ressources pour organiser une campagne d’information. Il fournit en particulier des listes de messages clefs à destination du grand public et de différents professionnels de santé (par ex. prescripteurs, pharmaciens, étudiants, directeurs d’hôpitaux, microbiologistes…) accompagnés de références, infographies, outils pour les prescripteurs (fiches de contrôle lors de la prescription), ainsi que des témoignages de patients. Une grande partie de ces ressources est disponible en français.

Rapport O’Neill
En 2014, le Premier Ministre David Cameron a commandité une revue indépendante sur l’antibiorésistance à l’économiste Jim O’Neill, avec l’objectif d’évaluer les coûts relatifs au phénomène, et d’émettre des recommandations. Les résultats produits ont eu un fort écho et été largement repris à l’échelle décisionnelle. Ces travaux mettent en avant les coûts économiques et humains de l’antibiorésistance et les recommandations fournies insistent sur une réduction de la demande d’antibiotiques.

Tous ensemble, sauvons les antibiotiques
Groupe de travail spécial pour la préservation des antibiotiques, antibiorésistance et environnement - annexe 2 Etat des connaissances. Réunions par audioconférence : 06/03/2015 – 18/03/2015 version finale G. Pipien et A. Andremont, 2015.
Propositions du groupe de travail spécial pour la préservation des antibiotiques. Dans le but de proposer des idées originales, concrètes et réalisables, plus de 120 personnalités ont répondu à l'appel lancé par la Ministre de la Santé début 2015 : la mission confiée au Dr Jean Carlet a ainsi réuni des professionnels de santé, des chercheurs, des universitaires, des membres d'associations de patients, des représentants de l'industrie pharmaceutique et de biotechnologie, ainsi que les agences sanitaires. Ensemble, ces acteurs ont formulé des recommandations visant à changer de paradigme et à réduire la consommation d'antibiotiques française de 25 %.

Analyse des mécanismes qui aboutissent à la présence de bactéries antibiorésistantes dans les eaux - éléments d’évaluation des risques
En 2003, l’Afssa et l’Afsset (aujourd’hui Anses) ont été saisies conjointement par la Direction générale de la santé (DGS) pour analyser l’ensemble des mécanismes qui aboutissent à la présence de bactéries résistantes dans les eaux de consommation humaine, l’identification des étapes sensibles nécessitant des actions particulières, ainsi que l’évaluation du risque représenté par la présence de ces bactéries résistantes pour la santé humaine, en particulier pour les populations sensibles.

Rapport final du projet suédois Mistrapharma.
Le programme de recherche MistraPharma (2008-2015) a travaillé à l’identification des médicaments à usage humain identifiés comme à risque pour les milieux aquatiques, aux facteurs de promotion de l’antibiorésistance dans l’environnement et à la proposition de stratégies de gestion notamment réglementaires et de traitement des eaux usées. Parmi ces travaux, des études suggèrent l'importance sous-estimée de la pollution des sites de production de médicaments, et en particulier d'antibiotiques, lesquels pourraient être de notables contributeurs d'antibiorésistance à l'échelle mondiale.

Détergents et désinfectants



> Etablissements de soins



Réduire l'usage des détergents et des désinfectants à l'hôpital est nécessaire, Techopital,
Cet article introductif questionne la forte consommation de détergents et de désinfectants et les conditions de leur utilisation en milieu hospitalier. Il rappelle les enjeux de santé liés à ces utilisations et les alternatives en usage.

Bilan d’une action menée en région PACA visant à promouvoir les pratiques et achats responsables pour l’entretien des locaux en établissements sanitaires et médico-sociaux (hors période d’épidémie).
Ce document présente le bilan d’une action pilotée par le groupement d’intérêt public COMET-Hyères, pilotée par le Dr. Philippe Carenco, médecin hygiéniste, avec le soutien de l’ARS PACA. Cette action visait visant à favoriser les pratiques et achats responsables pour l’entretien des locaux en établissement de santé et en établissement médico-social, hors période d’épidémie. L’initiative a connu un franc succès : élargie à l’échelle départementale puis régionale, elle a conduit à la formation d’agents de plus de 200 établissements, de plus en plus nombreux à se porter volontaires.

> Pratiques domestiques



Page de l’Ademe sur les produits ménagers écologiques
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) contribue à la mise en œuvre des politiques publiques relatives à l’environnement, l’énergie et le développement durable. Elle propose sur son site Internet des fiches et guides pratiques pour aider les citoyens à réaliser des achats plus respectueux de l’environnement, se déplacer autrement, etc.

EN PLUS
Infographie Ademe : « Si on faisait le ménage dans nos produits toxiques ?

Achats - Moins de produits toxiques - Des conseils pour s’en passer à la maison et au jardin, guide de l’Ademe, sept. 2017.
Un guide pratique sur les produits toxiques en usage domestique (produits ménagers, pesticides…) qui donne des clefs pour identifier ces produits, et limiter leur usage.



> Pour en savoir plus



Antibiorésistance et biocides
Médecin hygiéniste, le Dr. Philippe Carenco revient sur les mécanismes de l’antibiorésistance, ses modes et conditions de transfert entre organismes vivants et dans l’environnement, ainsi que la question scientifique de la contribution à l’antibiorésistance des résidus de biocides dans les eaux.

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